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France

Le baptême

Il n'y a pas un baptême protestant, un baptême catholique, un baptême orthodoxe, etc. Il n'y a qu'un seul baptême et il est chrétien ! Il n'y a qu'un seul et même baptême qui est valide dans toutes les Églises et qui ne peut être administré qu'une seule fois au cours de la vie. Institué par le Christ, le baptême est un des deux sacrements des protestants (avec la sainte Cène).

Etymologie

Le substantif baptême vient du terme grec βάπτισμα [baptisma], dérivé de verbe βαπτίζειν [baptizein] dont la signification est « plonger dans un liquide, immerger ». On n'est pas loin de la noyade ! Cette immersion dans l'eau rappelle les rites de purification de l'Ancien Testament. Symboliquement, le baptême marque la mort de l'individu avant sa renaissance (c'est-à-dire sa résurrection).

Un peu d'histoire

Le baptême avant le baptême

Saint Jean baptisant le peuple, de Nicolas Poussin (1635)

Dans l'Antiquité, vers l'an 30 de notre ère, le cousin de Jésus de Nazareth, Jean le Baptiste (ou le Baptiseur), un prédicateur local, administre le baptême sur les bords du Jourdain en Israël. A qui ? Aux foules qui le suivent et se repentent de leurs péchés. Jean prêche le baptême de repentance, pour la rémission des péchés. (Lc 3,3) Par ce geste symbolique, ces personnes se convertissent et marquent leur changement de vie.

Mais bientôt les foules voient en Jean le Baptiste le Messie attendu par le peuple d'Israël. Erreur ! Dès lors, toujours selon Lc 3, il annonce la venue prochaine de quelqu'un de bien plus grand que lui qui baptisera non plus dans l'eau, mais dans l'Esprit. (v. 15-16)

Le baptême de Jésus

Rapporté par les quatres Evangiles, c'est l'Evangile de Mt qui raconte le baptême de Jésus avec le plus de détails :

Le Baptême du Christ (détail), atelier de Jan van Scorel (1527)
Alors Jésus vint de la Galilée au Jourdain vers Jean, pour être baptisé par lui. Mais Jean s'y opposait en disant : C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi et c'est toi qui viens à moi ! Jésus lui répondit : Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi toute justice. Alors Jean le laissa faire. Aussitôt baptisé, Jésus sortit de l'eau. Et voici : les cieux s'ouvrirent, il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et voici qu'une voix fit entendre des cieux ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection. (Mt 3,13-17)

Le baptême chrétien

Durant le ministère de Jésus, cette pratique baptismale, consistant à plonger dans l'eau courante du Jourdain celui qui désire se convertir, continue à être utilisée. L'Evangile de Jn affirme que Jésus baptisait, tout en précisant qu'il leur fait faire le travail :

Après cela, Jésus se rendit avec ses disciples dans la terre de Judée ; et là, il séjournait avec eux et baptisait. Jean aussi baptisait à Énon, près de Salim, parce qu'il y avait beaucoup de points d'eau ; on s'y rendait pour être baptisé. (Jn 3,22-24)
Le Seigneur sut que les Pharisiens avaient appris qu'il faisait et baptisait plus de disciples que Jean. Toutefois, Jésus ne baptisait pas lui-même, mais c'était ses disciples. (Jn 4,1-2)

Au terme de son ministère, Jésus le Christ, mort et ressuscité, adresse ces mots à ses disciples :

Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde. (Mt 28,18-20)

Dès lors, de l'Antiquité à aujourd'hui, les Églises chrétiennes vont baptiser les foules.

Baptême clandestin, de Jeanne Lombard (1925) Collections du Musée du Désert

Avec la Réforme du XVIe siècle, les protestants s'attacheront à remettre du sens pour aller au-delà du rituel d'intégration à la communauté. Plus tard, pendant les temps de persécution (1685-1765 : temples détruits, cultes interdits, conversions forcées, exils, galères...), les protestants continueront à respecter le commandement du Christ, comme veut le montrer la peinture de Jeanne Lombard, en prenant parfois d'énormes risques pour baptiser...

Le déroulement du baptême aujourd'hui

Il existe plusieurs façons d'administrer le baptême : par aspersion (le baptisé est arrosé légèrement par la projection de quelques gouttes d'eau), par effusion (l'eau est versée sur le front du baptisé) ou par immersion (le baptisé est totalement plongé dans l'eau). De même, le lieu, le moment de la cérémonie, les circonstances, l'âge du baptisé sont autant de paramètres qui peuvent influer sur le déroulement du baptême. Que ce soit dans un temple, dans la nature ou ailleurs, que ce soit durant le culte communautaire ou à autre moment, qu'il s'agisse d'un jeune enfant, d'un adolescent ou d'un adulte, l'officiant s'adaptera. Le baptême n'est possible qu'après quelques rencontres, en tout cas un parcours de préparation, avec un pasteur ou un catéchète ou un accompagnateur lui-même baptisé.

Ici, à titre indicatif, nous présentons un déroulement de baptême par aspersion au cours d'un culte dominical. En voici les étapes principales :

  1. Institution du baptême : Accueil du futur baptisé et de sa famille, suivi du rappel de la volonté de Jésus Christ.
  2. Instruction : Un peu de pédagogie ! La grâce de Dieu est première, c'est-à-dire que Dieu aime chacun comme son enfant et le reçoit tel qu'il est. Le signe du baptême vient dire cet accueil inconditionnel de Dieu. Symboliquement, l'eau dit au baptisé (litt. "l'immergé", "le noyé") est plongé dans l'eau et qu'il en ressort tel un être nouveau.
  3. Baptême : Généralement fait par aspersion dans notre Église, le baptême n'est pas un acte magique. Lorsque l'officiant dépose quelques gouttes d'eau sur le front du baptisé, il lui signifie que Dieu l'a aimé avant même qu'il ne le sache.
  4. Engagements : S'il s'agit d'un jeune enfant, les parents, parrain et marraine s'engagent à témoigner de l'amour de Dieu jusqu'à ce que le baptisé puisse à son tour confesser personnellement que "Jésus Christ est le Seigneur". Si le baptisé est adolescent ou adulte, il peut lui-même confesser sa foi devant l'assemblée. Elle fera sens comme réponse de foi à l'amour de Dieu.
  5. Prière d'action de grâces : Ce temps est l'occasion de dire merci à Dieu et d'être reconnaissant pour cette joie partagée en Église.
  6. Exhortations : Le baptisé, sa famille (parents, parrain, marraine) et la communauté reçoivent quelques mots d'encouragement. Le baptême est un départ dans la vie spirituelle, pas une arrivée...
  7. Remise de la Bible : Le baptisé reçoit une Bible pour l'aider à cheminer et y trouver une parole qui fait vivre.